Cartographie

SIG et QGis : l’intérêt de la cartographie

Que se cache-t-il derrière l’acronyme SIG ?

Un SIG ou Système d’information géographique est un système capable d’organiser, d’analyser et de présenter des données spatialement référencées sous forme de cartes et de plans. L’analyse de données se fait grâce à un logiciel spécifique, dédié à l’analyse et la représentation de données géographiques.

Les principales fonctionnalités d’un SIG

  • Produire des cartes
  • Analyser des données pour créer de nouvelles informations
  • Acquérir des données

Les SIG existants

Plusieurs logiciels sont actuellement disponibles. Les plus connus sont ArcGIS, AutoCAD, MapInfo et QGis.

QGis : La cartographie à portée de clics

A la différence des autres logiciels cités précédemment, QGis est un SIG libre et en open source. Développé par les bénévoles de la Fondation Open Source Geospatial (OS Geospatial), la première version de QGis a vu le jour en juillet 2002. Dans un premier temps, c’est sous le nom de Quantum GIS que le logiciel s’est fait connaître.

Aujourd’hui, ce projet fédère une communauté internationale de bénévoles qui développent en permanence de nouvelles fonctionnalités pour le logiciel. Ainsi les possibilités d’analyses et d’utilisations de QGis augmentent sans cesse.

Les données prises en charge par QGis

Grâce à ses origines diversifiées, QGis est développé pour prendre en charge un maximum de formats de données. Ainsi, près de 200 formats de données peuvent être importés.

Les données se définissent en différentes catégories dont les principales sont :

  • Les données vectoriellesCes données sont représentées sous différentes formes géométriques :
    • des points : ils localisent des lieux spécifiques (une déchetterie, une installation de traitement, des bornes de recharge, des stations-services…)
    • des lignes : elles représentent des axes (routes, rivières, etc.)
    • des polygones : ils peuvent représenter le contour d’une commune, correspondre à des isochrones autour d’un lieu particulier (par exemple la zone à moins de 10 minutes en voiture autour d’une déchetterie)
  • Les données GPS : Le GPS ou Global Positioning System permet de se localiser grâce aux satellites. Il est possible d’importer dans QGis des tables contenant les coordonnées GPS de points. QGis permet alors de les représenter sur une carte.

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Une infinité d’analyses possibles

Equipé d’une calculatrice possédant une multitude de fonctions ainsi que de nombreux outils d’analyse, de géotraitement et de gestion des données, QGis permet de réaliser de nombreuses représentations graphiques, de la plus simple à la plus complexe.

On souhaite connaître la zone desservie par une déchèterie en moins de 15 minutes en voiture ? QGis la délimite !

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QGis offre également la possibilité de réaliser des cartes de densité. Cela permet par exemple de représenter le nombre d’habitants au km² pour les communes d’un territoire ou encore de mettre en évidence la part d’habitat collectif d’une collectivité.

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Les outils de QGis peuvent également servir pour repérer des lieux dans l’espace. Par exemple, si l’on possède une base de données de sites repérés avec leurs coordonnées GPS, QGis permet de transformer ces données sous forme de tableau en une représentation graphique. Cette fonctionnalité est très utile pour représenter le maillage de bornes d’apport volontaire pour la collecte des déchets ou encore des bornes de recharge pour les véhicules électriques.

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Le logiciel permet si besoin de s’affranchir des frontières administratives. Avec le carroyage, QGis crée une carte morcelée représentative de votre territoire, sans tenir compte des limites communales.

Image6Les possibilités offertes par les SIG sont multiples. Ce sont des outils puissants qui facilitent la compréhension des données en fournissant des visuels clairs qui remplacent de longs discours, et ce de manière bien plus efficace. Véritable aide à la décision, la représentation cartographique rend compréhensibles les données les plus complexes.

Tri sélectif

Locaux poubelles : comment optimiser la gestion des déchets au plus près des usagers ?

Les locaux poubelles constituent l’un des premiers maillons de la chaîne de gestion des déchets. Ceux-ci doivent être en bon état et répondre à différents critères (facilité d’accès, nombre de bacs en adéquation avec les besoins, présence de bac pour les recyclables, clarté des consignes de tri, facilité de gestion pour le gardien / employé d’immeuble qui nettoie le local…) pour accueillir les usagers ménagers et non ménagers dans les meilleures conditions possibles et ainsi faciliter le geste de tri.

Des points réglementaires à respecter

Plusieurs textes précisent des aspects à respecter au sein des locaux poubelles des immeubles :

  • L’article R. 111-3 du code de la construction et de l’urbanisme (modifié par le décret n°2014-1342 du 6 novembre 2014 – article 1) précise que tous les immeubles collectifs doivent comporter un local clos et ventilé pour le dépôt des ordures ménagères avant leur enlèvement.
  • L’article R. 233-67 du Code du travail précise que lorsque la nécessité d’une manutention manuelle de charges ne peut être évitée (notamment en raison de la configuration des lieux), le gestionnaire de l’immeuble doit prendre les mesures d’organisation appropriées ou mettre à la disposition des employés les moyens adaptés, de façon à limiter l’effort physique et réduire les risques encourus (création d’une pente pour éviter au gardien d’avoir à soulever les bacs à cause de marches par exemple).
  • Les règlements sanitaires départementaux peuvent également apporter des précisions sur :
    • L’architecture du local : quels matériaux ? quelles dimensions minimales ?
    • L’accès et l’utilisation du local : quelles conditions d’accès (horaires / dispositif d’accès) ?
    • Le cas des bâtiments anciens qui ne permettent pas la création de locaux : que faire dans ce cas ?

Quels leviers d’optimisation possibles ?

Plusieurs types d’organismes (propriétaires, bailleurs sociaux, éco-organismes…) peuvent se poser la question suivante : quels sont les leviers d’optimisation possibles pour améliorer la gestion des déchets et le tri dans mes immeubles ?

Le graphique ci-dessous présente quelques exemples (liste non exhaustive) de leviers pour optimiser l’organisation et la gestion d’un local poubelle.

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Un accompagnement sur mesure par AJBD

AJBD a réalisé plus de 150 audits de locaux poubelles d’usagers ménagers et non ménagers.

L’accompagnement incluait notamment :

  • Le diagnostic du local (rencontre des personnes assurant la gestion des déchets – gardien / employé d’immeuble, respect de la réglementation, besoins des usagers utilisant le local, cohérence avec la dotation existante, état du local…)
  • La proposition de leviers d’optimisation pour répondre aux problématiques soulevées lors du diagnostic
  • Le chiffrage des leviers d’optimisation (fonctionnement / investissement)

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter Anne-Laure LUQUET via l’adresse mail info@ajbd.fr

Le compostage domestique est une solution pour réduire la production de déchets à la source

Programmes locaux de prévention des déchets : du contractuel à l’obligatoire, quelles conséquences pour les collectivités ?

Initiée en 2009 pour les collectivités volontaires et avec l’appui de l’ADEME, la démarche de planification des actions de prévention s’est traduite entre 2009 et 2012 par la mise en place progressive de nombreux contrats de performances : 45 Plans Territoriaux de Prévention et 377 Programmes Locaux de Prévention ont ainsi été mis en place pour 5 ans, déclinant pour chacun un ensemble de mesures et d’actions devant permettre l’atteinte des objectifs de réduction.

La loi dite « Grenelle II » de 2010 a introduit des évolutions, non sans impact pour les établissements publics de coopération intercommunale : depuis le 1er janvier 2012, l’élaboration d’un programme local de prévention des déchets ménagers et assimilés (DMA) de six ans est devenue obligatoire pour toute collectivité en charge de la compétence. Précisé par un décret de juin 2015, le contenu de ces programmes dérivent des différents échelons de planification déjà existants (Programme National de Prévention des Déchets qui prévoit une baisse de 7 % des DMA en 2020 par rapport à 2010 et Plans Régionaux de Prévention et de Gestion des Déchets déjà en place ou en cours d’élaboration), avec lesquels ils doivent nécessairement être compatibles.

A travers un volet « Lutte contre les gaspillages et promotion de l’économie circulaire », la loi relative à la Transition énergétique de 2015 est venue renforcer l’importance des actions de prévention ; elle prévoit un objectif de réduction de 10 % des DMA en 2020 par rapport à 2010 et met l’accent sur certains flux en particulier, comme les déchets du BTP ou les déchets alimentaires. Désormais, les collectivités locales qui s’engagent dans un PLPDMA ne contractualisent plus avec l’ADEME et ne reçoivent plus son soutien financier, mais doivent respecter un certain nombre de conditions dans l’élaboration du programme pour que celui-ci soit comptabilisé dans l’objectif des 80% de couverture de la population départementale. Le Décret n°2015-662 du 10 juin 2015 relatif aux programmes locaux de prévention des déchets ménagers et assimilés précise le cadre de ces PLPDMA « réglementaires », dont l’élaboration peut être déléguée au syndicat de traitement ou envisagée en association avec des collectivités proches. Des synergies sont donc à trouver pour optimiser la portée des actions de prévention au niveau local.

Un PLPDMA comprend deux parties : tout d’abord, il dresse un état des lieux de la situation de production des déchets et des mesures de prévention déjà en place. Ensuite, le document présente un ensemble d’objectifs de réduction, accompagné d’actions et d’un calendrier pour les atteindre. En outre, le texte du décret prévoit la mise en place d’une Commission Consultative d’Elaboration et de Suivi et la mise à disposition du PLPDMA au public avant son adoption. Le Programme Local de Prévention fait l’objet d’un bilan annuel ainsi que d’une évaluation à l’issue des six ans de mise en place.

AJBD a accompagné plusieurs collectivités dans l’élaboration de leur PLPDMA, aussi bien dans la phase d’état des lieux et de définition des objectifs que dans le choix et le suivi d’un programme d’actions. Dans le cadre du recensement des acteurs concernés sur le territoire, nous organisons avec la collectivité des groupes ou journées de travail, afin de définir les objectifs à atteindre et les leviers d’action, en concertation avec tous ces acteurs.

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Du Zero Waste au Zéro déchet zéro gaspillage

La démarche Zero Waste adopte le principe du zéro gaspillage pour tendre vers le zéro déchet. La priorité est donc donnée à la réduction des déchets à la source et à la réorganisation de leur gestion afin de préserver au mieux les ressources du territoire concerné.

S’il est difficile de transposer la méthodologie utilisée pour un territoire donné à un autre, de grands types d’actions se dégagent néanmoins. Ils peuvent être regroupés en trois principes proches des « 3R » (Réduire, Réutiliser, Recycler) et des fondements de l’économie circulaire :

  • Eviter le gaspillage de ressources en concevant des produits durables
  • Allonger la durée de vie et d’usage des biens
  • Préserver la matière

La dimension collective, participative et sociale peut également être considérée comme un 4e principe. Une démarche Zero Waste est un projet de territoire qui doit être porté par l’ensemble de la communauté locale, au sein de laquelle le citoyen a un rôle clé.

La démarche Zero Waste est ici présentée au travers de deux exemples : San Francisco aux Etats-Unis et Capannori en Italie. Ces retours d’expérience présentent l’origine du projet, les étapes clés de la démarche ainsi que les résultats obtenus.

San Francisco, vers une valorisation totale ?

A San Francisco, la démarche Zero Waste a été initiée par l’instauration en 1989 d’une loi de l’Etat californien (The Integrated Waste Management Act) qui demandait aux communes et districts de réduire de 25% la quantité de déchets non valorisés avant 1995, et de 50% avant 2000. Au cours des deux dernières décennies, San Francisco a répondu à cette exigence au travers de plusieurs décrets ciblés sur différents secteurs du cycle des déchets.

Ce cadre réglementaire diffère de celui de la France, qui est fixé par l’Etat en accord avec la directive européenne.

SF

 

* Initié en 1999, le programme Fantastic 3 utilise des containers noirs, bleus et verts respectivement pour les déchets non recyclables, le recyclable et le compostable. Les entreprises et les particuliers séparent les déchets, et la collecte est effectuée en porte à porte.

A San Francisco, de 2001 à 2005, le taux de valorisation est passé de 42 % à 60 %. En mai 2013, la ville a annoncé avoir réduit de 80 % les tonnages d’ordures dirigés vers les centres d’enfouissement.

Les résultats présentés par San Francisco en termes de taux de valorisation sont très encourageants. Ils dépendent toutefois de ce que qui est considéré comme « déchets valorisés ». En la matière, la législation californienne se distingue de celle de la plupart des Etats américains, et de celle de l’Europe. Elle prend en compte non seulement les déchets produits par la ville, mais aussi les matériaux de construction et de démolition. San Francisco inclut, par exemple, dans les déchets recyclés des gravats qui seront réutilisés pour recouvrir les routes, et des déblais répandus sur les détritus pour en limiter les odeurs.

En corrigeant les chiffres avancés par les pouvoirs publics locaux, le taux de recyclage de San Francisco s’approcherait plutôt des 60%.

Capannori, le choix de la prévention

En 1997, les habitants de Capannori se sont mobilisés afin de proposer une solution alternative à la construction d’un incinérateur sur leur territoire. Leur objectif était d’éviter la construction d’une installation de traitement, en réduisant drastiquement les déchets produits par la ville et ses concitoyens.

Construite autour d’un objectif commun, la démarche présentée ci-dessous bénéficie d’une mobilisation collective, participative et sociale.

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Depuis 2010, Capannori affiche un taux de valorisation des déchets de plus de 80%. Entre 2004 et 2010, le recyclage des déchets a été multiplié par deux et la quantité de déchets produits par habitant a diminué de près de 40%.

La quantité totale de déchets par habitant a été ramenée de 672 kg en 2006 à 532 kg en 2009, tandis que le taux de déchets non-triés par habitant a considérablement diminué de 340 kg en 2006 à 152 kg en 2009.

Et la France ?

De nombreuses municipalités ont mis en place des actions similaires à la démarche Zero Waste, sous des formes différentes. Depuis 2012, les collectivités compétentes en gestion des déchets avaient l’obligation de mettre en place un programme de prévention des déchets sur leur territoire. Si beaucoup n’avaient pas attendu cette obligation pour se lancer, la majorité des collectivités n’avait pas pour autant sauté le pas.

La Loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (LTECV), adoptée en août 2015, va plus loin dans son volet « économie circulaire »  en intégrant une politique de prévention et de gestion des déchets visant à lutter contre le gaspillage, favorisant la réutilisation et maximisant le recyclage et la valorisation matière.

Levier de mobilisation des territoires sur ces sujets, l’appel à projet « territoires zéro déchet, zéro gaspillage » (ZDZG) a pour objectif d’accompagner les collectivités volontaires dans une démarche exemplaire et participative de promotion de l’économie circulaire. Cet appel à projet vise à sélectionner des projets de territoires innovants, portés par l’ensemble des acteurs locaux (associations, entreprises, citoyens, …).

Les retours d’expérience de San Francisco et Capannori montrent que de nombreux leviers à la réduction de la production de déchets peuvent être mobilisés pour atteindre les objectifs ambitieux qui se posent aux collectivités françaises. L’extension des consignes de tri, la prévention, le tri à la source sont autant de « bonnes pratiques » valorisables dans les démarches ZDZG.