Décryptage : la fin de la vente des véhicules thermiques d’ici 2040
Annoncée dès 2017, la fin de la vente des véhicules thermiques en 2040 est maintenant actée dans la LOM de 2019 : une première étape salutaire, nécessaire mais pas suffisante.
Qu’on ne s’y trompe pas, les constructeurs ont déjà prévu cette décarbonation des transports et travaillent activement dessus, certains avec plus d’avance que d’autres. Le pas de tir d’une vingtaine d’années est suffisant pour engager ce changement à grande échelle, même pour les moins avancés.
La transition énergétique va coûter cher, oui, mais en élargissant le périmètre d’analyse au-delà du transport, toujours moins cher que l’inaction ! Sur le coût de cette transition, on parle de chiffres astronomiques de l’ordre de 500 milliards d’euros sur 20 ans, avec des pertes de recettes pour l’Etat de plusieurs dizaines de milliards d’euros (en lien avec la TICPE). Attention, c’est d’argent « pollué » dont il est question et l’Etat ne peut ainsi que se réjouir d’avoir les mains propres… et les poches vides. D’un autre côté on peut se poser la question de la pertinence actuelle de taxer les produits fossiles d’une part et de subventionner les industries pétrolières d’autre part.
En se cantonnant au transfert véhicule thermique – véhicule électrique, alors oui, le VE est une formidable opportunité tant technologique, comportementale qu’environnementale. Mais non, tout n’est pas encore réglé : l’infrastructure de recharge doit encore être développée, les batteries vont encore être améliorées (en capacité de stockage, en vitesse de rechargement, en bilan environnemental, en recyclabilité, …), la production de VE doit pouvoir répondre à la demande, …
Et l’utilisateur dans tout ça, il va devoir s’adapter et faire avec : d’abord repousser le problème, puis expérimenter et enfin avancer. Une offre simplifiée et généralisée lui permettra d’y voir plus clair, de se sentir rassuré, et une aide financière lui permettra de franchir le pas plus aisément. Maintenant la solution la plus pérenne n’est-elle pas plutôt de revoir complètement nos pratiques de mobilité, en pratiquant l’évitement et la mutualisation plutôt que le transfert un pour un ?
On passe d’un monde à l’énergie fossile à un monde à l’énergie renouvelable, ne faisons pas comme les dinosaures, ne devenons pas des fossiles en nous accrochant à une époque révolue !
Au-delà des quelques éléments factuels cités dans cet article, ces propos n’engagent qu’AJBD mais posent les jalons d’une réflexion plus globale que l’humanité aura à mener sur toutes ses activités, et pas seulement la mobilité : quel avenir voulons-nous vraiment et à quels changements structurels profonds sommes-nous prêts à consentir ?
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