Décryptage : la comparaison de l’impact environnemental des véhicules thermiques et électriques
Dans la continuité du précédent article sur la fin de vente des véhicules thermiques d’ici 2040, et les exhortations récentes de réduire ce délai si l’on veut respecter l’objectif des 1,5 °C, nous vous proposons ici quelques éléments de réflexion sur la question de l’intérêt écologique du véhicule électrique.
Le but n’est pas ici de trancher entre véhicule thermique et véhicule électrique car en se focalisant sur cette problématique on en oublie trop facilement tout l‘écosystème dans lequel s’insère le déploiement du véhicule électrique mais aussi toutes les possibilités et nécessités d’évitement de la mobilité (c’est le syndrome de l’arbre qui cache la forêt).
Néanmoins, afin de pouvoir aborder ces notions plus globales, quelques éléments clés de base doivent être posés pour différencier l’impact environnemental du véhicule électrique et du véhicule thermique (et comprendre d’où viennent les affirmations des uns et des autres) :
- Emission de gaz à effet de serre : zéro émission pour le VE… sur la phase d’utilisation. Si on intègre la phase amont (production de l’énergie), les émissions de gaz à effet de serre du véhicule électrique restent très faibles mais non nulles (à nuancer en fonction du mix énergétique, au deuxième ordre, à nuancer également en fonction de la différence du facteur d’émission entre l’énergie produite et l’énergie consommée).
- Emissions de polluants atmosphériques : à l’échappement, le VE n’émet pas de polluants atmosphériques, sauf que pour les particules, le phénomène d’abrasion (pneus, freins) est responsable de presque 90 % des émissions totales de particules pour les véhicules aux dernières normes Euro en vigueur. La nature chimiques des particules est donc à considérer.
- Emissions sonores : le véhicule électrique est silencieux… sa motorisation l’est mais pas le bruit de roulement (contact chaussée/pneumatique). Néanmoins, le différentiel avec un véhicule thermique est tellement important que l’Union Européenne va obliger les nouvelles voitures électriques à émettre un son sous la barre des 20 km/h… pourquoi ne pas proposer aux constructeurs d’introduire un moteur thermique complémentaire pour répondre à cette obligation !?!
Attendez, ce n’est pas fini, nous n’avons jusqu’à présent qu’évoqué le véhicule lui-même (et son vecteur énergétique) mais pas les différents organes qui le composent, en particulier la batterie dans le cas du véhicule électrique. Aucun doute sur le fait que le bilan environnemental des batteries (production, efficacité énergétique et recyclage) va être amélioré, mais pourquoi (meilleure autonomie ? création d’un besoin de déplacements au lieu d’une restructuration des déplacements) et à quel prix (matériaux extraits dans des conditions sociales et environnementales de plus en plus correctes mais lorsque la demande atteindra 100 % du parc national au lieu de 2 % actuellement, les mêmes conditions s’appliqueront-elles ?). Et qui dit batterie dit infrastructure de recharge, et qui dit …
Au final, tout est question de périmètre, et plus on l’élargira, plus on sera en mesure d’avoir une vision systémique, et donc plus adaptée et correcte, des choses.
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