Le plan de mobilité – quels leviers pour les entreprises franciliennes ?
En France, les transports constituent la première cause d’émissions de gaz à effets de serre et dépendent à plus de 90 % des énergies fossiles. En région Île-de-France, les externalités environnementales liées au transport sont particulièrement préoccupantes : émissions de particules fines impactant directement la qualité de l’air, bruit, congestion, émissions de CO2 et contribution au dérèglement climatique, … Les enjeux de transport de la région, du fait de sa densité, sont ainsi très spécifiques.
En Île-de-France, les salariés disposent d’un réseau de transport en commun très dense, doté d’une fréquence importante, conduisant à un usage fort des transports collectifs par les salariés pour leurs déplacements domicile-travail. Ainsi, 43 % des franciliens utilisent les transports en commun (68 % à Paris) pour se rendre sur leur lieu de travail.
Plus l’on s‘éloigne de Paris, plus l’usage de la voiture est important pour les déplacements domicile-travail. Ainsi seuls 13 % des actifs parisiens utilisent leur voiture pour se rendre au travail contre 38 % en petite couronne et 61 % en grande couronne (78 % en province). Les déplacements ne sont pas pour autant forcément plus long puisque en petite couronne, un quart des actifs parcourant moins d’un kilomètre pour se rendre au travail utilise sa voiture (59 % en grande couronne).
A contrario, les franciliens utilisant le vélo pour se rendre au travail représentent 2 % de la population en emploi (4 % à Paris).
Si l’Île-de-France est dans une situation spécifique de transport vis-à -vis des autres régions, les enjeux qui y sont liés restent importants et des marges de progrès existent toujours.
Les enjeux de l’action
En France, plus de 60 % de la population respire un air pollué, qui cause chaque année plus de 48 000 décès prématurés (soit 132 par jour). L’enjeu sanitaire de la pollution de l’air est aujourd’hui au cœur des politiques de transport et de développement urbain et en particulier en Île-de-France.
La loi de transition énergétique pour une croissance verte met en avant des actions fortes pour améliorer la qualité de l’air telle que la possibilité pour les communes de mettre en place une Zone de Circulation Restreinte (ZCR), sur le modèle des Low Emission Zones, déjà développées dans plusieurs pays européens. Ces restrictions de circulation s’appliquent à certaines catégories de véhicules (les plus polluants) sur des horaires et un périmètre défini. La Ville de Paris a déjà mis en place ce type de restriction, appuyé sur le dispositif de vignettes Crit’Air.
Le Plan de Protection de l’Atmosphère (PPA) d’Ile-de-France pose un cadre à la politique de reconquête de la qualité de l’air en Île-de-France et associe les entreprises franciliennes dans ce combat. Ainsi, chaque entreprise implantée sur le territoire et regroupant plus de 100 salariés sur un même site doit réaliser un plan de mobilité. Le PPA, dans un souci d’exemplarité, étend également cette obligation aux personnes morales de droit public.
Le plan de mobilité (initialement PDE – Plan de Déplacement d’Entreprise) a pour objectif d’identifier à travers un diagnostic, les conditions de mobilité des salariés pour les déplacements domicile-travail et les déplacements professionnels afin d’y apporter des réponses concrètes à travers la mise en œuvre d’un plan d’actions. Au niveau francilien, ce sont plus de 2,5 millions de salariés qui devraient être concernés par la mesure.
Quel intérêt pour l’entreprise ?
D’après l’INSEE, le budget transport est le deuxième poste de dépense, après le logement, dans le budget moyen des ménages français. Dans certaines entreprises, la gestion d’une flotte de véhicules, ou le remboursement des frais de déplacement des salariés, peuvent représenter le deuxième poste de charges après les salaires.
L’impact très important des déplacements dans la vie économique incite à réfléchir à des solutions concrètes pour réduire l’impact environnemental, économique et social des déplacements. L’entreprise est dans une position stratégique pour contribuer à cette transition.
Le plan de mobilité doit permettre l’identification des sources d’économies pour les salariés et l’entreprise tout en réduisant l’impact environnemental des déplacements induits par l’activité.
Par exemple, pour un trajet de 20 km entre le domicile et le travail, la voiture revient à un coût de 16 € par jour, contre 1,15 € environ pour un abonnement aux transports en commun. Ce prix est encore plus bas si le déplacement s’effectue à pied ou à vélo. A défaut de pouvoir se passer d’un véhicule motorisé, le covoiturage permet d’optimiser les frais et les places de stationnement.
L’entreprise a également un intérêt économique et social à optimiser les déplacements de ses salariés. On peut illustrer ce point par plusieurs exemples :
- Un arrêt de travail pour un accident de transport est en moyenne d’une durée de deux mois ;
- 6 kilomètres parcourus à pied correspondent à 1 heure de marche, temps journalier recommandé pour lutter contre la prise de poids et les maladies cardio-vasculaires ;
- Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas dans les transports en commun, ni dans les voitures, que l’on est le plus à l’abri de la pollution, mais à vélo (une exposition sur le trajet total deux à trois fois moins importante qu’en voiture).
Enfin, le stress serait à l’origine de plus de 50 % de l’ensemble des journées de travail perdues. Avec seulement 4 % de trafic en moins, la circulation devient fluide et impacte donc directement les conditions de stress des usagers de la route. Les modes actifs sont également un bon moyen de réduire le stress du travail et du transport.
Une démarche de plan de mobilité, au-delà donc de son aspect réglementaire, est une véritable opportunité pour l’entreprise. AJBD accompagne les entreprises et structures publiques dans la réalisation de leurs plans de mobilité, n’hésitez pas à prendre contact avec nos consultants pour échanger sur votre projet.
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